CARDINALES n°1

CARDINALES n°1

L'étendard Breton

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" Quand un géant vous écrase le pied pendant une demi-heure , 
 
ce n'est pas de la violence que vous réagissiez ,
 
c'est de la contre-violence ,
 
c'est de l'auto -défense "
 
Glenmor , 1982
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Relevons enfin l’étendard breton de la poussière !

10 avril 2013
By JLLC ; Communiqué de presse de Jean-Loup Le Cuff

 

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Communiqué de presse

 

 

Nous fûmes la quatrième puissance d’Europe, principauté parlementaire, peuple pacifique à l’immense flotte marchande! Las, après une annexion militaire sanguinaire en 1488, une annexion diplomatique truquée en 1532 dont le « traité unilatéral », c’est à dire édit, ne fut même jamais respecté, une mise en coupe réglée de notre économie et de ses forces vives pendant prés de cinq cent ans, l’enrôlement forcé de notre jeunesses dans des guerres meurtrières contraires à nos intérêts… nous aurions pu penser qu’enfin, en cette ère « moderne et démocratique », nous, Bretons, allions souffler un peu, abrités sous les beaux concepts des droits naissants de l’homme, dont l’idée avait germée chez nous…

 

Erreur, ces droits là, utilisés comme une arme, ne s’appliquent pas aux Bretons, car les Bretons, çà n’existe pas… et pourtant on continue à vouloir nous détruire, preuve s’il en est de notre concrète existence, depuis cette nuit du 4 août 1789 où l’on interdit de façon illégale et unilatérale à notre Parlement breton de siéger, en passant par Conlie et les tranchées de 14-18, la persécution de nos langues et de notre histoire dans l’école obligatoire de la république, la partition de la Bretagne sous Pétain en 1941, partition entérinée à suivre par tous les gouvernements dits de la « France libre », de droite comme de gauche, jusqu’à aujourd’hui…

 

Puis viennent les insultes de Sarkozy, les reniements de Hollande… Et demain, Bretons, vous pourrez encore voter pour une chèvre ou un âne républicain jacobin, rien ne changera jamais, tout ira pour nous de mal en pis, jusqu’à notre noyade finale décidée par les Carrier d’aujourd’hui, dans un grand ouest déraciné, où la vie sans âme ne nous permettra même plus de rêver… Et oui, chers compatriotes, les années passent et se ressemblent pour la Bretagne : entre mépris et trahisons, manipulations et sabotages, gouvernement français après gouvernement français, aucune des revendications bretonnes, pourtant légitimes au regard des droits fondamentaux des peuples, n’est exaucée ni même prise en compte par nos « bons maîtres » jacobins et centralistes républicains.

 

Pendant ce temps, toutes les autres nations originelles de l’Europe, déjà autonomes, voguent gentiment vers l’indépendance, à commencer par l’Ecosse et la Catalogne qui organiseront un référendum sur leurs libertés politiques et démocratiques en 2014… Certaines sont d’ailleurs déjà indépendantes depuis longtemps ou depuis peu… La liberté des peuples et nations semble être le sens général de l’histoire… Et pourtant chez nous, rien… On tergiverse à chaque élection entre PS ou UMP, UMP ou PS… ennemi de gauche ou ennemi de droite… la peste ou le choléra… Cela serait risible si notre avenir et celui de nos enfants n’étaient pas engagés, et pourtant le choix est tellement simple : soumission définitive ou sursaut salvateur ?

 

Plusieurs partis bretons en Bretagne le clament depuis des décennies avec le succès que l’on sait… les jacobins en rient : « Vous les Bretons, nous ne vous craignons pas, vous êtes divisés…» ! Quel est donc ce mal qui nous ronge, cette division qui nous empêche d’exister sous l’œil du ciel ? Il a pour nom « clivage politique à la française… » Ironie du sort, le clivage politique de l’Etat constitué français sert de modèle aux Bretons voulant s’en émanciper ! Ils ne sont pas capables de se dire Bretons d’abord, Bretons ensembles et unis, Bretons et on votera ensuite entre nous pour l’orientation politique de notre pays la Bretagne… Non ils se disent « Bretons bleus », « Bretons blancs » ou « Bretons rouges », et ils veulent que la Bretagne soit bleue, blanche ou rouge, avant d’être Bretagne tout simplement… Et les Bretons bleus, blancs ou rouges préfèrent s’allier respectivement aux Français bleus, blancs ou rouges, plutôt que de s’allier entre eux… On dirait du Rabelais ou du Shakespeare, et tous nos Rois et nos Ducs, de Nevenoe à Anne, doivent s’en retourner dans leur tombe, ainsi que tous nos frères et compatriotes militants depuis plusieurs générations, partis avant nous au Gwenved des Celtes…

 

Les faits sont têtus : jusqu’à présent les Bretons ont été incapables de reconstruire la maison Bretagne, car au moment de creuser les fondations ils en viennent aux mains, se querellant sur le choix de la couleur des tapisseries des futurs chambres encore inexistantes, oubliant qu’il peut se construire une chambre par couleur de tapisserie, et que la salle de réception commune pourrait avoir une couleur neutre, et qu’à chaque vote qui s’y ferait, la Bretagne avancerait un coup en bleu, en rouge, jaune et vert, et de toutes les couleurs de l’arc en ciel, comme les couleurs changeantes de la vie… mais surtout, oubliant que pour marcher, un homme a besoin des ses deux jambes, la droite et la gauche ! Pour voler, un oiseau a besoin des ses deux ailes, la droite et la gauche… et de même, si la Bretagne veut s’émanciper, elle a besoin de l’Union de toutes ses sensibilités, gauche, centre gauche, centre, centre droit, et droite ! Si nous laissons une seule de ces sensibilités à la porte, l’Union est imparfaite, incomplète, bancale et non efficiente car partisane… En un mot inutile car ne méritant pas le nom d’Union. Difficile alchimie de tous les possibles… mais notre Liberté sera à ce prix !

 

Mais nous ne désespérons pas… Une plate-forme politique s’est réunie il y a peu, pour demander au gouvernement jacobin PS actuel, la ratification de la charte des langues minoritaires (chose promise chose due !), une véritable télévision publique régionale bretonne (avec nos impôts, quoi de plus normal et démocratique ?), la réunification de la Bretagne (juste retour des choses d‘avant le décret Pétainiste et collaborationniste de 1941…), un véritable statut d’autonomie à la Bretagne réunifiée (comme bientôt partout en Europe, véritable sens de l’histoire…), et nous ne pouvons que saluer cette noble entreprise, même si nous n’y avons pas été invités, tant il est vrai que parmi notre trentaine de membres actuels nous comptons « trois vilains petits canards », pourtant patriotes et démocrates… dans notre « faiblesse à leurs yeux » de vouloir faire l’Union Bretonne complète et parfaite.

 

Aucune amertume dans nos propos, bien au contraire, car nous travaillons tous de façon complémentaire pour notre pays la Bretagne, et nous saurons nous effacer si une autre entreprise que la notre parvient à notre place au but fixé : notre Liberté enfin retrouvée ! Malheureusement nous n’avons aucun doute sur les intentions jacobines à l’égard de la Bretagne, tant maltraitée en tous domaines depuis 500 ans, et nous sommes lucides quant à la véritable nature du pouvoir jacobin français, qu’il soit de gauche ou de droite ! Il s’agit là d’une véritable et constante pathologie suicidaire et aveugle, qui empêche les régions de l’hexagone de respirer et de s’épanouir, et qui à terme mettra la France entière à genoux : ils préfèrent prendre le risque de disparaître un jour plutôt que de lâcher une once de pouvoir… Aussi, malgré l’espérance que peut nous apporter l’embryon de plate-forme ci-dessus citée, nous doutons fort de son éventuel succès : la fin de non recevoir dans le silence et le mépris risque d’être la conclusion de cette sympathique entreprise bretonne. Mais nous espérons nous tromper…

 

En quoi notre entreprise KAD, Kelc’h an Dael est-elle différente d’une plate-forme demandeuse ?

 

1/ Création d’un Parlement : nous ne demandons rien à la France jacobine, tant nous savons quelle n’est généreuse qu’en coups de bâtons, et en distributions de carottes aux petits kapos carriéristes… et si nous ne demandons rien, nous ne pouvons être déçus ! Par contre, nous voulons créer nous même ici et maintenant en Bretagne, les prémices d’une assemblée parlementaire bretonne, patriotique et démocratique, futur outil d’émancipation… Sur le plan du droit international des peuples à disposer d’eux mêmes, la France ne peut nous l’interdire : son interdiction du 4 août 1789 à notre feu Parlement de Bretagne de siéger, était unilatérale et illégale sans l’accord de ce dit Parlement de Bretagne, qui n’a jamais été donné faute d’avoir pu se réunir pour voter sur cet éventuel accord ! L’Histoire est de nôtre côté…

 

2/ Pas d’alliance jacobine : nous voulons une véritable libération nationale de la Bretagne, et cela doit logiquement passer par l’impossibilité sans concession de s’allier avec un quelconque parti jacobin. Ce qui n’empêche nullement par ailleurs de s’allier avec les autres nations originelles de l’hexagone pour un fédéralisme sans jacobins.

 

3/ Pas de vote jacobin : suite logique du deuxième point, l’impossibilité sans concession de voter pour un parti jacobin. Nous devons voter breton et uniquement breton en Bretagne et le faire savoir. Si il n’y a que des partis jacobins en lice, un bulletin noir et blanc dans l’urne fera l’affaire… et ainsi, face aux carences démocratiques que nous subissons, notre arme sera de rendre le vote effectif français minoritaire et donc illégitime en Bretagne… Simple et efficace !

 

4/ Un shadow cabinet : réunir des spécialistes patriotes en tous domaines, afin de dire haut et fort quelles seraient nos solutions bretonnes à nos problèmes bretons. Nos compatriotes pourront comparer avec les tartufferies dispendieuses jacobines.

 

5/ Lobbying international : utiliser tous nos réseaux des bretons de l’étranger pour faire du lobbying dans toutes les instances internationales, faire connaître la véritable nature du pouvoir français, et créer des liens avec les chambres parlementaires des autres régions en marche vers l’autonomie ou l’indépendance.

 

Ceci dit, si une quelconque autre plate-forme bretonne mettait ces principes en applications, nous serions très satisfaits… Dans le cas contraire, nous continuerons tranquillement, et de façon complémentaire, à œuvrer pour la Bretagne selon nos principes.

 

Nous rappelons que Kad, Kelc’h an Dael, n’est pas un parti, mais une structure politique de rencontre de toutes les sensibilités politiques des patriotes et démocrates bretons, dans un esprit d’Union, et donc n’est opposée à aucune autre structure politique bretonne actuelle.

 

Pour le bien de notre pays la Bretagne, nous nous refusons donc à toute forme de polémique envers nos compatriotes, pour peu qu’ils soient affranchis de l’esprit jacobin, unique obstacle au retour d’une véritable démocratie en Bretagne.

 

KAD le 9/4/2013



01/06/2015
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