CARDINALES n°1

CARDINALES n°1

La fin de la fausse monnaie ; quand et comment ?

 
 
Henri DUMAS.jpg
Je me fais ici le simple relais de cet article de
Henri DUMAS ,
excellent comme d'habitude .
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Mise en ligne le : mardi, 12 juillet 2016 08:02 H. Dumas
 
Ce n’est pas un scoop, les puissances économiques occidentales, les Etats-Unis en tête, fabriquent de la fausse monnaie à tour de bras.
 
Introduite dans le circuit économique cette fausse monnaie alimente la production en finançant de vrais consommateurs qui achètent. C’est le Keynésianisme, ça marche.
 
S’il fallait une preuve que la monnaie n’est pas le socle de l’économie, cette situation invraisemblable serait cette preuve, elle serait même imparable.
 
Mais, oublions cela, il n’est nul besoin de preuve, la monnaie n’est rien qu’une convention instable a usage éphémère entre deux investissements tangibles. Ceux qui n’ont pas compris cela ne comprendront jamais rien à l’économie.
 
N’étant rien, la monnaie peut-elle durablement n’être qu’un chiffon de papier ? Là est la question de fond.
 
La réponse est la suivante : l’économie n’est qu’une question de règles, l’apparition de la fausse monnaie introduit un disfonctionnement dans ces règles qui au final ne peut que détruire le jeu économique tel que nous le connaissons.
 
Prenons un exemple simple où la fausse monnaie est à sa vraie place: le Monopoly.
 
A ce jeu la monnaie ne sert, comme ailleurs, que de convention permettant d’acheter des cases rémunératrices. La base du jeu est le dé et l’acceptation du résultat de son jeté. Puis l’acceptation de la valeur locative des cases achetées.
 
Imaginons que l’un des joueurs stationne sur une case sans payer, ou se déplace sans prendre en compte son jeté de dé. Ou imaginons encore que tous les joueurs perçoivent indéfiniment à chaque tour des sommes sans correspondance avec les cases qu’ils ont acquises : la partie n’est alors plus possible, tout le monde en conviendra. Les bases essentielles du Monopoly sont la règle du jeu et son observation stricte sans lesquelles le jeu n’existe plus.  Peu importe les faux billets.
 
Il en est de même pour l’économie.
 
L’économie occidentale, qui s’est avérée la plus performante du monde, est basée sur la propriété privée sous toutes ses formes, biens, pensées ou capitaux. Sa performance a généré le progrès, tel que l’humanité ne l’avait jamais connu.
 
Cette économie peut-elle survive à la fausse monnaie ?
 
A partir du moment où la fausse monnaie n’est contestée par personne, la réponse semblerait pouvoir être oui.
 
Mais, en réalité, c’est beaucoup plus complexe que cela. Si la monnaie n’est pas utilisée dans un cadre marchand — c’est-à-dire à l’occasion d’un échange de biens ou de prestations, dont chaque partie est propriétaire, qu’elle vient momentanément concrétiser pour être ensuite elle-même transformée en une chose tangible — elle dérègle alors l’échelle des valeurs, la règle du jeu.
 
Après tout pensent certains, cela n’est pas si grave, l’économie telle que nous la connaissons n’est pas d’essence divine ou universelle. Ceci est probablement vrai.
 
Mais, au risque de me répéter, je rappelle que l’économie marchande basée sur la propriété privée s’est avérée la plus performante à travers les siècles, toutes les autres formes d’économie ont lamentablement échoué.
 
Lorsque la fausse monnaie est distribuée arbitrairement par ceux qui la fabriquent cela change profondément la règle du jeu économique et notamment cela fragilise le socle qu’est la propriété privée, qui devient sans objet.
 
Le référent économique est alors celui qui distribue la fausse monnaie. L’homme n’est plus dépendant de sa capacité à posséder mais de celui qui distribue la fausse monnaie. Y gagne-t-il au change ?
 
La réponse aujourd’hui n’est pas claire. Pour qu’elle le soit il faudrait que ce système de distribution de fausse monnaie soit intégral et non accolé discrètement à une économie marchande classique. Car cette position permet aux adeptes de la fausse monnaie de crier victoire et progrès en masquant la réalité des conséquences sur la règle économique qu’implique cette fausse monnaie.
 
Mais cela ne résiste pas à l’analyse.
 
Il n’est pas trop difficile d’imaginer que celui qui fabrique de la fausse monnaie, qui la distribue, oblige ceux qui comptent dessus qui, devenant rapidement dépendants de cette distribution, ne tardent pas à être totalement sous sa domination. La liberté économique disparait alors.
 
Mais il y a pire. Se placer sous le robinet de la distribution de fausse monnaie parait à tous nettement moins difficile que d’assumer les contraintes du marché, cette illusion les amène à négliger la vraie économie. En conséquence la fausse monnaie distribuée ne permet plus d’acheter quoique ce soit, car alors la production s’arrête naturellement parce que considérée comme trop difficile à mettre en œuvre.
 
La boucle est bouclée.
 
Pour conclure ce billet nous pouvons considérer qu’il y a trois type d’économies, et ce depuis toujours :
 
            – La loi du plus fort qui prend ce dont il a besoin en fonction des ses flèches ou de ses fusils mitrailleurs. C’est l’économie de la jungle, l’économie naturelle.
 
            – L’économie de la soumission, qui consiste à recevoir sa part de l’économie venant d’un puissant. Dans notre exemple ce puissant est celui qui s’est octroyé le droit de fabriquer de la fausse monnaie.
 
            –  L’économie de marché qui, construite sur la propriété privée, laisse la possibilité à chacun d’accéder à cette économie ouverte.
 
Ces trois types d’économies sont strictement liés aux conventions économiques que se donnent les groupes humains. Ces conventions économiques, ces règles du jeu, façonnent aussi, par conséquence directe, la politique générale du groupe.
 
L’économie de la loi du plus fort établit un régime guerrier. L’économie de soumission un régime esclavagiste où, sous une forme ou une autre, la liberté individuelle est éradiquée. Enfin l’économie de marché donne naissance à la démocratie.
 
Car, c’est de l’économie appliquée que nait le régime politique des groupes et non l’inverse. L’inverse étant l’erreur d’analyse qui a été faite au moyen orient.
 
C’est aussi pourquoi la responsabilité des faux monnayeurs qui nous gouvernent est maximale. Ils devront, d’une façon ou d’une autre, payer un jour la facture, quand nous aurons, par leur faute, perdu la démocratie que nous avons appris à aimer.
 
Alors tous sauront pourquoi nous résistons.
 
Bien cordialement. H. Dumas
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A bientôt sur CARDINALES
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12/07/2016
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