CARDINALES n°1

CARDINALES n°1

INTERVIEW: NOUVELLE VISION DE L’UNIVERS, VOYAGE INTERSTELLAIRE ET CONTACTS EXTRATERRESTRES SELON JEAN-PIERRE PETIT

1384096719_univers_jumeaux

Au fil des nouvelles découvertes, les institutions scientifiques astronomiques se heurtent désormais aux limites imposées par des lois régissant la physique et l’univers, lois qu’ils ont eux-mêmes créées. Mais une fois de plus, au lieu de prendre le recul nécéssaire afin de ré-évaluer la situation et au risque de bouleverser les connaissances et dogmes établis, ils s’évertuent à fonder de nouvelles théories afin de tenter désespérement d’expliquer les énigmes de plus en plus nombreuses qu’ils rencontrent.

 

Le problême, c’est que ces nouvelles théories sont de plus en plus farfelues, et que, fautes de preuves tangibles et mesurables pouvant les étayer, elles apportent de nouvelles questions sans vraiment répondre aux précédentes.

De son coté, Jean Pierre Petit, scientifique de renommée mondiale, bien que controversé (et pour cause, au vu des théories universelles qu’il bouscule), nous livre sa vision – selon moi très cohérente – de l’univers, argumentée par ses travaux basés sur ceux d’Andei Sakharov.

 

Accrochez-vous, ca décoiffe ! Le veilleur   Dans une série d’entretiens accordés à La Voix de la Russie, l’astrophysicien français Jean-Pierre Petit nous livre sa vision sur une série de sujets. Le premier volet consacré à la cosmologie et à l’astrophysique, le second volet évoque la matière négative, la technologie du voyage interstellaire et le phénomène ovni.  

 

La Voix de la Russie : Jean-Pierre Petit, pourriez-vous vous présenter ?  

 

Jean-Pierre Petit : J’ai un parcours assez varié et, pour avoir plus de détails je crois que vos lecteurs devraient se référer à lapage Wikipedia.   

 

LVdlR : Je vois que chaque pan de vos activités mériterait une interview. Le mieux est sans doute de prendre ces choses les unes après les autres, je pense. Commençons par l’astrophysique et la cosmologie. Vous avez émis pas mal de critiques sur l’évolution actuelle de ces disciplines. Vous dites qu’on n’a pas de modèle théorique de galaxie, qu’on plaque des mots sur des observations, sans dire ce que ces mots recouvrent, juste pour essayer ainsi de rendre compte de celles-ci. Ainsi, vous ne croyez pas à la matière sombre. Je suppose que vous avez autre chose à nous proposer ?  

 

J-P P : Oui.

 

LVdlR : Les astronomes ont mis en évidence la réaccélération de l’univers, alors que personne ne s’y attendait. Alors on a inventé le concept d’énergie noire, sans être non plus capables de dire de quoi celle-ci serait faite.

 

J-P P : Et les ennuis de ces gens ne sont pas près d’être finis, parce qu’ils ont une conception erronée de la géométrie de l’univers.

 

LVdlR : Au milieu des années 70, vous avez opté pour quelque chose de radicalement différent. En 1977 vous avez publié une note à l’Académie des Sciences de Paris où l’univers devenait « pluriel ». Il y en avait deux avec des flèches du temps opposées. D’où vous était venue une idée pareille, aussi singulière ?!?

 

J-P P : J’avais trouvé ça dans des documents d’origine non-identifiée, récupérés en Espagne, qui avaient été adressés par simple voie postale par des gens qui prétendaient être extraterrestres.

 

LVdlR : Et vous avez cru une telle chose ?  

 

J-P P : En science, le verbe croire n’a guère de sens. Simplement, j’ai trouvé que ça marchait plutôt bien, alors j’ai continué. Cela permettait de résoudre des problèmes. Cela fait 38 années que je suis cette piste.  

 

LVdlR : Vous êtes le seul à suivre cette voie, je crois ?  

 

J-P P : Pas du tout ! Après avoir publié ce papier, je me suis aperçu que j’avais été précédé de dix ans par un concurrent catégorie poids lourds : Andréi Sakharov. J’ai pu prendre connaissance de ses travaux quand ceux-ci ont été traduits en anglais, puis en français. Je me suis alors demandé s’il avait eu les mêmes sources que moi. Sakharov avait donné un nom à ce modèle. Il avait appelé cela des « univers jumeaux », en reprenant le terme trouvé dans ces reçus en Espagne. On retrouvait dans les articles de Sakharov ce thème des « flèches du temps opposées », qui figurait également dans ces documents.  

 

LVdlR : Mais pourquoi cette gémellité et pourquoi surtout ces flèches du temps opposées. C’est un truc à vous faire exploser les neurones !

Sakharov_Bonaire

J-P P : L’avantage des théoriciens c’est que leurs neurones sont moins fragiles. Pour cette histoire de temps opposés, on verra cela plus loin.    Avant, je voudrais reproduire quelque chose d’assez peu connu. C’est la fin du discours de réception de son prix Nobel, par Sakharov, que sa compagne Elena Bonner avait lu à Stockholm, parce que lui ne pouvait pas sortir de Russie.

« Il y a des milliers d’années, les tribus humaines souffraient de grandes privations dans leur lutte pour l’existence. Il était alors important, non seulement de manier une matraque, mais de posséder la capacité de penser intelligemment, de tenir compte du savoir et de l’expérience engrangés par la tribu et de développer des liens qui établiraient les bases d’une coopération avec d’autres tribus.   Aujourd’hui, la race humaine doit affronter une épreuve analogue. Plusieurs civilisations pourraient exister dans l’espace infini, parmi lesquelles des sociétés qui pourraient être plus sages et plus « performante » que la nôtre. Je soutiens l’hypothèse cosmologique selon laquelle le développement de l’univers se répète un nombre infini de fois sur les pages « suivantes » ou « précédentes » du livre de l’univers. Néanmoins, nous ne devons pas minimiser nos efforts sacrés en ce monde, où comme de faibles lueurs dans l’obscurité, nous avons surgi pour un instant du néant de l’inconscience obscure à l’existence matérielle. Nous devons respecter les exigences de la raison et créer une vie qui soit digne de nous-mêmes et des buts que nous percevons à peine. » Andréi Sakharov

 

LVdlR : Je ne connaissais pas ce passage. Les scientifiques en parlent fort peu. Personne n’en parle, en fait.  

 

J-P P : Il faut surtout réaliser une chose. Ces phrases se situent précisément à la fin du discours. Elles donc censées représenter ce que Sakharov considère comme étant le plus important dans ce message qu’il adresse au monde.

 

LVdlR : A savoir que, selon lui, des civilisations extraterrestres devaient exister, qui puissent être, soit en retard, soit en avance par rapport à nous.  

 

J-P P : C’est exactement ce que dit ce texte. Et je le corrèle avec le caractère singulier de sa carrière scientifique. Dès 1948, ce brillant chercheur a travaillé exclusivement à la conception des bombes. C’est en particulier le père de la bombe H soviétique. C’est encore lui qui a conçu la bombe thermonucléaire la plus puissante jamais testée, en 1961, la Tsar Bomba.

Tsar-Bomba_3Mais après cette explosion, qui dégagea 57 mégatonnes, selon ce qu’il écrit dans ses mémoires, il calcule le nombre de cancers que cet engin pourra créer, écrit qu’il a déclaré à sa hiérarchie qu’il avait accepté de travailler pour assurer la défense de son pays, non pour contribuer à la destruction de l’humanité.

Son attitude change alors du tout au tout. Il refuse de continuer de développer des technologies axées sur les armements et il s’oriente désormais vers la … cosmologie. Ce virage à 180° se situe au milieu des années 60.

 

LVdlR : Et vous pensez que ce changement brutal d’activités est à relier avec le contenu de cette fin de discours ?  

 

J-P P : Il faut être clair. Si je travaille depuis 1975 dans la même direction qu’Andréi Sakharov, ça n’est pas pour trouver des explications aux paradoxes sur lesquels buttent les scientifiques, actuellement, en astrophysique et en cosmologie. Chez moi, ce qui sous-tend cette démarche, c’est de démontrer la faisabilité des voyages interstellaires. C’est ce qui me parait le plus important.  

 

LVdlR : S’il est exact que si aujourd’hui aucun scientifique ne se hasarderait à prétendre que la Terre est la seule planète habitée, à la suite de cette découverte de toutes ces exo-planètes, tous opposent la « barrière luminique », l’impossibilité d’aller à plus de 300.000 km/s. Pour atteindre une telle vitesse, notre physique indique qu’il faudrait déployer une énergie infinie. Pour un physicien, une croisière à une vitesse « supra-luminique » est un non-sens. Alors, en envisageant des voyages se poursuivant au dixième de cette vitesse cela impliquerait, pour les plus proches étoiles, des temps de voyage frôlant le demi-siècle aller, et autant au retour.  

 

J-P P : C’est pour cela que pour rendre ces voyages « non-impossibles », il faut un changement de paradigme, un changement de conception de la géométrie de l’univers. Et le déploiement de l’univers en deux entités jumelles en est un. Tout simplement parce qu’il n’est nullement dit que la vitesse de la lumière soit la même dans cet autre « versant d’univers ».  

 

LVdlR : Autrement dit, pour effectuer ces voyages interstellaires, il faudrait emprunter l’univers jumeau, comme une sorte de métro express ?  

J-P P : Le fil conducteur, c’était cette inversion du sens du temps. Cette vision de « deux univers » brouille un peu les idées. Aujourd’hui, je préfère employer le terme de « bimétrique ».

 

LVdlR : C’est-à-dire ?  

 

J-P P : Ce mot signifie qu’entre deux points A et B de l’univers, il existe deux chemins différents qui ne correspondent ni aux mêmes distances, ni aux mêmes temps de voyage. Les barrières luminiques ne sont en outre pas les mêmes. Mais avant de poursuivre, je vais dissiper ce voile que crée cette vision de deux entités dotées de flèches du temps opposées. Là, il faut invoquer la contribution du mathématicien Jean-Marie Souriau, dont j’ai été l’élève et qui est décédé début 2013.   En 1972, il a montré que le fait de se déplacer « à rebrousse-temps » signifiait en fait qu’on inversait la masse, et au passage l’énergie, puisque E = mc2 . Et ça, c’est une contribution essentielle. Donc, si vous le voulez bien, oublions cet aspect « temps » et reprenons avec cette idée que dans l’univers, il existe des chemins empruntés par les particules à masse positive, et d’autres empruntés par les particules à masse négative et que ces deux chemins sont différents, disjoints.  

 

LVdlR : Vous avez publié des choses, là-dessus ?  

 

J-P P : Bien sûr. Et ma dernière communication sur ce sujet se situe au colloque de Physique Mathématique de Prague, en septembre 2013. Mais laissons un peu de côté cet aspect concernant les voyages interstellaires.  

 

LVdlR : Einstein a montré que l’énergie d’une particule de masse m était m c2, selon sa célèbre formule. Vous venez de dire que Souriau avait montré que cette inversion de la masse impliquait aussi celle de l’énergie.  

 

J-P P : Et là, les physiciens lèvent les bras au ciel en disant « si l’univers est fait de particules d’énergies opposées, quand celles-ci se rencontrent, alors il ne reste … rien ! »  

 

LVdlR : S’il n’y a pas annihilation totale, il reste quoi ?  

 

J-P P : Ces particules ne peuvent pas se rencontrer, ne peuvent interagir que par la force gravitationnelle, ou plutôt dans ce cas antigravitationnelle. Je vais évoquer l’aspect distance. Prenez une feuille de papier. Imaginez qu’elle représente un univers à deux dimensions. Il n’y a qu’une seule feuille, mais elle possède « deux versant d’univers », en l’occurrence un recto et un verso. Si vous inscrivez les trajectoires de particules d’énergie positive sur un des côtés de la feuille et celles de particules d’énergie négative de l’autre côté, ces trajectoires ne pourront pas se croiser. Leur rencontre sera « géométriquement impossible ».   Vous pouvez maintenant figurer deux points A et B sur cette feuille. Avec la pointe de votre crayon, vous transpercez la feuille. Vous pouvez alors tracer des trajectoires « de plus court chemin » entre ces points A et B.  

 

LVDLR : En l’occurrence… des droites ?  

 

J-P P : Tout à fait. Et avec cette simple feuille de papier on va pouvoir illustrer ce mot barbare « bimétrique ».  

 

LVDLR : Pourquoi ce mot « bimétrique » ?  

 

J-P P : En grec, metron signifie « je mesure ». Sur les deux faces de votre feuille vous allez tracer des quadrillages réguliers, mais avec des mailles différentes. D’un côté vos mailles feront 5 mm et de l’autre 5 cm.  

 

LVDLR : Et alors ?  

 

J-P P : Ces carrés vous permettent de mesurer le temps mis pour parcourir un chemin donné. Ce chemin, vous le parcourez en passant d’une case à l’autre. Selon qu’on effectue la mesure sur une face ou l’autre de la feuille de papier, les décomptes du nombre de cases seront différents. Cinquante dans le premier cas, en cheminant sur le recto, et cinq en cheminant sur le verso de la feuille.

 

LVdlR : Autrement dit, pour rendre un voyage interstellaire faisable, dix fois plus court, il suffit d’inverser la masse d’un vaisseau et de ses occupants.

 

J-P P : Oui, c’est ça. Je vais illustrer cette idée avec une autre image. Supposons que nous nous proposions d’aller de Marseille à Alger. La distance à vol d’oiseau est de 750 km. Nous envisageons d’effectuer un vol en avion en admettant une vitesse maximale, indépassable, qui est la vitesse du son, 1200 km/h au niveau de la mer. Dans ce monde, nous considérons qu’un déplacement supersonique serait physiquement impossible. En volant tout près de cette vitesse, le temps de voyage serait donc 750 x 60 / 1200 = 38 minutes. Mais imaginez maintenant quelqu’un qui effectuerait ce voyage en seulement 9 minutes.  

 

LVdlR : Je dirais que ce voyageur a violé les lois de la physique de ce monde là, car il se serait déplacé plus vite que le son, à plus de 1200 km/h.  

 

J-P P : J’ai une autre réponse à vous faire. Il a changé de milieu. Empruntant un véhicule sous-marin, il est resté subsonique, vis à vis de ce milieu, attendu que la vitesse du son, dans l’eau, est de 5400 km/h.  

 

LVdlR : C’est donc une image du voyage interstellaire. Ceci dit, vos travaux dans ce domaine restent spéculatifs, car je suppose qu’on n’a pas encore de moyen d’inverser la masse. C’est de la bonne science fiction, très « construite ».

 

J-P P : S’il n’y avait que cela, je n’aurais aucune chance d’être entendu. Mais l’existence de masses négatives, dans notre univers, explique énormément de choses et n’est nulle part prise en défaut. Il faut d’abord admettre qu’elle puisse exister. Il y a eux deux travaux, publiés en 1957 et 1998 par H.Bondi et G.W.Bonnor qui s’intitulent « masses négatives et Relativité Générale ».   C’est à ces travaux que se réfèrent tous les scientifiques. Les conclusions sont extrêmement gênantes. Ce qui ressort de cette analyse, parfaitement rigoureuse dans ce contexte de la Relativité Genérale d’Einstein, c’est que les masses positives attirent tout, et que les masses négatives repoussent tout. Ainsi, quand deux particules de masses opposées se rencontrent, la masse positive s’enfuit, poursuivie par la masse négative.  

 

LVdlR : Et cette course, digne du dessin animé Alice au Pays des Merveilles, se termine comment ?  

 

J-P P : Elle ne se termine pas. Les particules accélèrent indéfiniment, du moins jusqu’à la vitesse de la lumière, sans que rien ne puisse s’y opposer puisque la somme de leur énergie cinétique 1/2 m V2 reste constante, étant donné que l’une des masses est négative !  

 

LVdlR : Ca a l’air absurde.

 

J-P P : C’est absurde, mais c’est ce qui ressort de la Relativité Générale où on n’a qu’une seule « métrique ». Avec deux métriques, les lois d’interaction changent.   On obtient alors :    • Les particules qui ont des masses de même signe s’attirent selon la loi de Newton    • Les particules qui ont des masses de signes opposés se repoussent, selon « anti-Newton ».   Les conséquences sont alors immenses. Dans l’univers primitif, qui émerge de sa « phase radiative », la population à masse négative possède une densité plus forte que celle ayant une masse positive. Elle forme donc des amas, en repoussant la matière positive, la nôtre, dans ce qui reste d’espace. Celle-ci s’agence à la manière de « bulles de savon jointives », d’un diamètre moyen de 100 millions d’années-lumière. Et c’est ce qu’on observe. Notre univers est « lacunaire ».

 

bulles_de_savon_6.jpg

 

J-P P : Et voilà ce qu’on obtient avec des simulations effectuées sur ordinateur :

simulation_VLS_11.jpg

 

LVdlR : Selon ce schéma, des amas de matière négative se situent au centre de ces bulles. Or on ne les voit pas !  

 

J-P P : Parce qu’on ne peut pas les voir. Les atomes de masse négative émettent des photons d’énergie négative, qui ne peuvent être captés, ni par nos yeux, ni par nos télescopes.   Voyage interstellaire et contacts extraterrestres  

 

LVdlR : Jean-Pierre Petit, reprenons. Cette idée de l’existence de matière de masse et d’énergie négatives que vous décrivez dans la première partie de notre entretien explique l’allure que les astronomes appellent la VLS, la Very Large Structure, la structure du cosmos à grande échelle. Y a-t-il autre chose ?  

 

J-P P : Cela explique aussi le fait que l’expansion de l’univers s’accélère au lieu de se ralentir.  

 

LVdlR : Mais cette matière à masse négative, elle est faite de quoi ?  

 

J-P P : De protons, de neutrons, d’électrons, de photons, comme les nôtres, mais dotés de masses et d’énergies négatives.  

 

LVdlR : Est-ce qu’il y a des étoiles, des planètes, de la vie dans ce monde des masses et des énergies négatives ?

 

J-P P : Non. Pour qu’il y ait de la vie, il faut qu’il y ait des atomes plus lourds que les atomes primitifs qui sont l’hydrogène et l’hélium. Et pour cela il faut que des étoiles aient pu se former, dont des supernovae, des étoiles massives qui, en explosant, créent ces atomes plus massifs, à partir desquels pourront se constituer les planètes.

 

LVdlR : Qu’est-ce qui empêcherait que des « méga-étoiles » puissent se former, puisque les particules de masse négative s’attirent selon la loi de Newton ?  

 

J-P P : Dans notre monde des masses positives, nous habitons dans ces sortes de « bulles de savon jointives ». C’est là que se forment les galaxies. Au moment où se forme cette structure lacunaire, la matière est fortement et violemment comprimée, dans ces « plaques ». Cela s’accompagne d’un intense refroidissement radiatif qui permet de donner naissance à des petites structures, allant jusqu’aux étoiles, et jusqu’aux galaxies.    Par la suite ces objets ont tendance à se regrouper selon les lignes sur lesquelles se joignent trois facettes, en formant des sortes de filaments. Ensuite ces objets convergent à leur tour vers les « noeuds » de cette structure, et cela donne les régions plus denses qui sont les amas de galaxies. Par contre, la matière négative ne se concentre, au centre des « bulles de matière positive » que pour donner d’uniques « grumeaux », de forme sphérique.  

 

LVdlR : Lesquels peuvent se transformer en étoiles, je suppose ?  

 

J-P P : Non, ils sont trop massifs. On peut les comparer à des proto-étoiles, ayant une température de 2000°C. Mais pour que la proto-étoile puisse se muer en véritable étoile, que les réactions nucléaires puissent démarrer en son centre, il faut qu’elle puisse se contracter, se tasser, en se débarrassant, par rayonnement, de toute l’énergie thermique qu’elle contient. Selon la masse d’une proto-étoile on trouve un temps d’allumage correspondant. Plus l’étoile est massive et plus long sera le temps requis pour son allumage.  

 

LVdlR : Et dans le cas de cette immense proto-étoile de masse négative ?  

 

J-P P : Elle ne s’allumera jamais. Elle n’en finira jamais de rayonner son énergie dans le rouge et l’infrarouge et ne pourra jamais parvenir à cet état de tassement dans sa partie centrale, qui permette aux réactions nucléaires de démarrer.

 

LVdlR : Alors, cela nous donne une idée de ce que les voyageurs ayant inversé leur masse peuvent voir par le hublot de leur vaisseau.  

 

J-P P : Le monde qu’ils avaient quitté a disparu, ils ne peuvent plus le voir. En revanche, ils voient ces conglomérats de masses négatives, couleur rouge sombre.

 

ce_que_voient_les_voyageurs.jpg

 

LVdlR : Et comment font-ils pour s’orienter ?

 

J-P P : Comme les sous-marins, il leur faut faire surface de temps à autre.  

 

LVdlR : Revenons à l’astrophysique. On a parlé de la structure à grande échelle de l’univers, de l’explication de l’accélération de l’expansion. Quoi d’autre ?  

 

J-P P : Matière positive et matière négative se repoussent. Quand les galaxies se forment, les particules de masse négative envahissent l’espace laissé libre.

 

galaxies_confinees.jpg

 

LVdlR : Autrement dit les galaxies sont comme des noyaux d’olives qui se logeraient dans les trous d’un gruyère.

 

J-P P : Et ce gruyère, fait de masse négative, repousse les galaxies, les confine.  

 

LVdlR : Ce que les astrophysiciens expliquent jusqu’ici en invoquant une matière sombre, invisible.

 

J-P P : Il y a une chose qui m’amuse. Dans différents pays, des chercheurs descendent quotidiennement à grande profondeur, dans des mines désaffectées où ils ont implanté des laboratoires pour essayer de traquer des « astroparticules ».  

 

LVdlR : Les constituants de cette matière sombre hypothétique ?  

 

J-P P : Et ils ne les trouveront jamais, parce que, ce qu’ils cherchent se trouve… entre les galaxies.  

 

LVdlR : Les pauvres ! Si vous avez raison, pour eux, quel drame ! Mais il faut dire que tout cela a l’air fort séduisant. Comment réagissent vos collègues en général ?  

 

J-P P : Avec la plus grande hostilité. A cela il y a une raison très simple. Lorsqu’est apparue la théorie de la Relativité Générale, elle n’a pas jeté la physique newtonienne aux orties. Celle-ci devenait simplement une approximation de cet ensemble plus vaste. Par exemple, la trajectoire de Mercure, autour du Soleil était, selon la physique newtonienne, une ellipse parfaite. Selon la relativité Générale, cette ellipse tournait un peu à chaque tour, mais de manière infime. Mais pour envoyer des sondes spatiales, mettre des satellites en orbite ou prévoir les éclipses, on n’utilise pas la Relativité Générale. La physique newtonienne suffit.  

 

LVdlR : Alors que si on troque la matière sombre pour la matière d’énergie négative, c’est la catastrophe.

 

J-P P : Il faudrait jeter des centaines de thèses de doctorat et des milliers d’articles scientifiques aux orties.

 

LVdlR : Ca n’est pas une démarche qui amène à se faire des amis.  

 

J-P P : Pas précisément. Je vais au passage vous donner une énième application de ce modèle. Ce travail a plus de dix ans. J’ai fait tourner une sorte de confetti de masse positive dans un environnement de masse négative, dans un ordinateur. Il y avait 5000 points-masses de chaque espèce. Et j’ai obtenu une belle spirale barrée, qui perdurait pendant vingt tours, ce qui n’avait jamais été obtenu jusqu’ici. Les autres « galaxies numériques » perdaient leurs bras spiraux.

 

LVdlR : A vous entendre, la structure spirale des galaxies ressemble à l’agencement de la crème, tournant dans une tasse de café, du fait du frottement sur la paroi de la tasse.  

 

J-P P : Il y a de cela. Il y a plus de dix ans il fallait un gros ordinateur pour faire un calcul de ce genre. Aujourd’hui des étudiants peuvent obtenir le même résultat avec un simple PC.

 

LVdlR : Pour résumer, comment voyez-vous l’avenir ?

 

J-P P : Je suis en train de finaliser un travail qui débouche sur un modèle cosmologique avec deux vitesses de la lumière.   LVdlR : Je vois. Ce qui vous intéresse, vous, c’est la faisabilité des voyages interstellaires.   J-P P : Et comme mes collègues le savent tous, cela complique encore les choses.  

 

LVdlR : On sait que vous avez la possibilité d’exposer les idées les plus compliquées à travers un genre que vous avez créé : la bande dessinée scientifique. Sur votre site savoir-sans-frontieres vous avez mis vos 30 albums avec des traductions en 36 langues, ce qui donne 450 albums gratuitement téléchargeables. Et tout est traduit en russe.  

 

J-P P : Grâce à une traductrice, Nina Esina et à feu mon excellent ami Vladimir Golubev, qui fut le coworker d’Evgueni Velikhov. J’expose cette théorie en bande dessinée dans un album intitulé l’Univers gémellaire. Sa version française se trouve ici.  

 

LVdlR : Est-ce que vous pensez que la Terre puisse être visitée par des êtres intelligents venus d’autres systèmes planétaires ?  

 

J-P P : Pour moi, c’est une évidence ! Le seul obstacle pour que les scientifiques acceptent d’envisager cela, c’est la sacro-sainte barrière luminique.

 

LVdlR : Le « mur de Berlin » de l’astrophysique ?  

 

J-P P : Bonne comparaison.  

 

LVdlR : Ainsi, vous pensez que ce que les gens appellent « ovnis », sont des machines volantes pilotées. Comment expliquez-vous certains phénomènes, rapportés par des témoins, comme une dématérialisation subite ?

 

J-P P : Supposons que vous inversiez la masse d’un vaisseau et de ses occupants. Ces particules cessent d’interagir avec leur environnement par des forces électromagnétiques. Or ce sont ces mêmes forces qui font que les atomes et les molécules interagissent entre eux. Si je supprimais brutalement de fait que les particules dont vous êtes constitué puissent interagir avec ce qui vous entoure, votre siège, que deviendriez-vous ?  

 

LVdlR : Je crois que je passerais au travers de mon siège et je tomberais vers le centre de la Terre.

 

J-P P : Si la suppression de cette interaction va de pair avec l’inversion de votre masse, vous tomberiez … vers le haut. La Terre vous repousserait. Au passage personne ne pourrait plus vous voir.  

 

LVdlR : Je deviendrais comme le personnage de Marcel Aymé, le « passe-muraille ».  

 

J-P P : Et rien ne vous arrêterait. Si vous aviez un plafond au dessus de votre tête, vous passeriez doit au travers, sans même le voir.

 

LVdlR : Je ne verrais plus la chaise sur laquelle j’étais assis ?  

 

J-P P : Ni la chaise, ni le sol, rien. Vous seriez repoussé par quelque chose d’énorme : la Terre, devenue invisible à vos yeux.  

 

LVdlR : Et cette « chute vers le haut » serait sans fin. Mais que resterait-il à l’emplacement qui était occupé par mon anatomie ?

 

J-P P : Le processus d’inversion transforme, dans un volume donné, les particules de masse positive en particules de masses négatives, et vice-versa. Et là où il y a de la matière à masse négative, celle de masse négative en est chassée. Dans l’espace qu’occupait votre corps il n’y avait pratiquement rien.

 

LVdlR : Donc, si j’inverse ma masse, hop ! Je disparais et je laisse à la place le vide.  

 

J-P P : Et les molécules d’air environnantes, à masse positive, s’empressent de venir combler ce vide.  

 

LVdlR : Supposons que je tombe vers le haut, par exemple à l’étage au-dessus, et que j’inverse ma masse de nouveau. Que se passe-t-il ?

 

J-P P : Dans le volume concerné, les masses sont inversées. Celle des molécules d’air dont vous allez occuper la place. Comme elles cessent d’interagir avec tout ce qui les environne, elles se dispersent sous l’effet de leurs propres forces de pression.

 

LVdlR : Un peu comme un ballon ayant ma forme, contenant de l’air à pression atmosphérique, qui éclaterait dans le vide ?

 

J-P P : C’est ce que percevrait un observateur doté lui aussi d’une masse négative. Je vois que vous commencez à comprendre.

 

LVdlR : Et moi, qu’est-ce que je deviens ?

 

J-P P : Comme vous vous êtes « rematérialisé », vous n’êtes plus repoussé par la Terre, mais attiré par elle. Vous retombez sur le plancher de l’étage au dessus.  

 

LVdlR : Attendez. Si j’ai bien compris, imaginons un vaisseau qui se situe au-dessus du sol. S’il inverse cycliquement sa masse, il subira alternativement une action attractive et répulsive de la Terre.

 

J-P P : Et au résultat il donnera l’apparence de ne plus être sensible à la gravité.

 

LVdlR : Ca commence à me plaire. Quoi d’autres, à propos de ces vaisseaux ?

 

J-P P : Paul Heyller, ancien ministre de la défense du Canada a dit une chose qui m’avait interpellé. Il a dit que certains avions qui avaient tenté de s’approcher d’ovnis avaient été détruits, du fait de simples manoeuvres de fuite de ceux qu’il appelle « les visiteurs » et que les avions avaient été détruits parce qu’ils n’avaient pas été conçus pour résister aux contraintes qui résultaient de cette opération. Pensons par exemple à l’histoire du Capitaine Mantell, qui tentait de s’approcher, avec son chasseur, d’un ovni immense.  

 

LVdlR : Quand l’ovni a inversé sa masse, pour devenir insensible aux tirs éventuels du chasseur, il a laissé en lieu et pace un immense espace vide.  

 

J-P P : Et l’irruption de l’air environnant dans cet espace, soudain vide, a créé une perturbation aérodynamique qui a disloqué l’avion. C’est ce que je pense.  

 

LVdlR : Vous avez essayé de parler de cela à Paul Heyller ?  

 

J-P P : Ces gens ne sont pas faciles à joindre.

 

LVdlR : En résumé, cette inversion de masse, on saurait faire ça comment, et quand ?

 

J-P P : Comment ? L’idée fait son chemin. Je pense que c’est une technologie qui se situe à 100, 200 ans de notre état de l’art actuel.

 

LVdlR : Cette technologie ne se situerait pas, comme le pense certains, des millions d’années en avance ?  

 

J-P P : Non. Mais évidemment, quand notre technologie se limitait aux retombées de l’invention du feu, à la chimie, c’était hors de portée. C’est l’émergence du nucléaire qui a marqué le tournant, marqué un compte à rebours d’un petit nombre de siècles.

 

LVdlR : Et c’est précisément à cette époque que les incursions d’ovnis se seraient multipliées.  

 

J-P P : Nous sommes sur le point de pouvoir « entrer dans le club », mais …  

 

LVdlR : Mais quoi ?  

 

J-P P : Notre niveau d’évolution psycho-social est catastrophique. Et il y a une chose à laquelle il faut immédiatement penser. Toute technologie a son versant-arme.  

 

LVdlR : En clair, le fait de détenir les clés permettant d’envisager des voyages interstellaires met du même coup entre nos mains de nouveaux moyens de nous détruire.  

 

J-P P : En comparaison desquels nos armes à fission et à fission feraient figure de jouets.  

 

LVdlR : Ouh, là ! Cela suggère un choix drastique : un progrès décisifs ou une autodestruction brutale. Mais comment peut-on imaginer que les Terriens soient assez bêtes pour opter pour une autodestruction ?  

 

J-P P : Lisez le livre de Corso « Roswell, Le Jour d’Après ». Pensez au discours de Ronald Reagan, à l’ONU, évoquant une menace venue de l’espace. Aujourd’hui comme par le passé, d’éventuels visiteurs sont immédiatement perçus comme des ennemis potentiels.  

 

LVdlR : Pour le cow-boy Ronald Reagan, un bon extraterrestre est un extraterrestre mort.

 

J-P P : Je peux vous assurer, parce que j’ai des éléments pour l’affirmer, que dans tous les pays du monde où le phénomène ovni a été pris au sérieux, la seule préoccupation de ceux qui ont été en charge de ces questions a été d’espérer faire du rétro-engineering et d’en tirer de nouvelles armes. Cette attitude s’est surtout révélée « payante » aux USA.    En France, nous avons … Le GEIPAN. Derrière celui-ci, il y a aussi l’armée. N’oublions pas qu’il a été créé par le général Sillard, qui a dirigé la recherche militaire française pendant 20 années. Là, vu les compétences mises en batterie, il y a loin de la coupe aux lèvres, mais le but visé est partout le même.

 

LVdlR : C’est désespérant.

 

J-P P : Je conclurais en disant que la situation ovni telle qu’elle se présente est la preuve que l’intelligence extraterrestre est bien une réalité.

 

LVdlR : Pourquoi ?  

 

J-P P : Parce qu’ils ne prennent pas contact avec nous…  

 

Notes    • Cosmologie gémellaire selon JP Petit (pdf)    • Modèle cosmologique bi-métrique (wiki)



28/03/2015
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Ces blogs de Politique & Société pourraient vous intéresser