Le persistant Sapin nous aiguille sur l’idée que 28 milliards vont globalement quitter la Suisse et revenir en France. Uniquement pour 2014, il en espère un gain direct de 1.8 milliards.
Sachant que les taxes levées pour un retour sont de l’ordre de 50% (parait-il), ce n’est donc qu’environ 3.6 milliards sur les 28 qui rentreraient en 2014.
Pour l’ensemble ce sera donc plus de sept ans qu’il faudra compter. Où seront tous ces inquisiteurs dans sept ans ? Ces 28 milliards existent-ils vraiment, ou font-ils partie intégrante de la propagande ?
Là n’est pas l’objet de ce billet.
L’argent en-soi n’est rien. Il n’a de valeur qu’en fonction de l’usage que l’on en fait.
Cet argent qui revient, que faisait-il en Suisse ?
Des différentes informations que j’ai pu avoir, rien, il ne faisait rien. Pour la plus grande part ce seraient des sommes relativement modiques, issues d’une multitude de dépôts souvent très anciens, effectués par les parents ou les grands-parents des détenteurs de comptes, placées dans des actions majoritairement américaines. En réalité, un argent dormant.
On comprend mieux le peu d’empressement que les suisses ont mis à défendre leurs clients français. Cet argent était une goute d’eau comparé aux fortunes mondiales qui transitent ou séjournent en Suisse.
Son retour si facile est le signe de son insignifiance. Y-a-t-il de quoi se gargariser de rapatrier ainsi pas grand-chose, presque rien, un vieil argent dormant ?
Il faut s’appeler Sapin pour s’illuminer d’une aussi médiocre performance. Il faut s’appeler “gogo” pour être réceptif à cette campagne de propagande.
Cet argent, que va-t-il faire en France ?
Probablement toujours rien. Amputé, dès son arrivée, de sa moitié engloutie dans le tonneau sans fond de nos dépenses publiques, le reste se retrouve, pour sa plus grande part, dans des familles qui ne sont plus productives depuis longtemps, sans quoi elles auraient fait vivre ces capitaux en Suisse, et les suisses les auraient protégés.
C’est un peu comme si dans trente ans les expatriés, énergie engloutie aujourd’hui à l’étranger, reviennent s’éteindre et mourir au pays. Nous ne récupèrerons alors que le souvenir de leur énergie, alors que d’autres cieux auront connu sa réalité.
Mais une confusion volontairement entretenue par les socialistes se repait de cette foutaise et des redondantes déclarations du Sapin qui tente de cacher la forêt de notre décrépitude. Cette confusion c’est le mélange volontaire et criminel de l’argent gadget et de l’argent outil.
Sapin ramène de Suisse de l’argent gadget, qui va effectivement payer une part ridicule de son colossal déficit, mais qui, revenu ici, sera toujours de l’argent gadget. Rien à voir avec l’argent vivant, l’argent outil économique, celui qui travaille, qui risque, qui alimente l’économie, qui décide, qui entreprend.
Ce faux gain est une perte en termes de société.
D’abord au niveau mondial, que pense-t-on d’un pays qui en est réduit à faire les poches de ses anciens riches, devenus trop incompétents ou trop faibles pour se défendre ? Pendant que les forces vives, face à la montée de la cupidité fiscale, de l’inquisition d’Etat, des sanctions économiques dont elles sont l’objet, quittent massivement le pays.
Puis, en Suisse, où j’imagine que les banquiers rient de bon cœur en voyant se vider de petits comptes dormants, ouverts par leurs ancêtres aux ancêtres des titulaires actuels, pendant que d’éventuelles fortunes françaises bien vivantes partent sous des cieux plus cléments, accompagnés par les mêmes banquiers suisses.
Enfin en France, où de braves gens vont vivre maintenant dans la terreur et la culpabilité, persuadés, à juste raison, que le fait d’avoir dû dénoncer la prévoyance et la sagesse d’un ancêtre face à la folie dépensière de l’Etat français sera marqué à jamais dans leur dossier fiscal, pour eux et leurs générations à venir, avec les conséquences que l’ont peut aisément imaginer. Alors qu’il est très probable que cet argent économisé, avant d’aller en Suisse, avait peut-être payé l’impôt et à coup sûr participé à l’économie en tant qu’outil.
Ainsi donc la propagande dissimule un échec. Celui de la faillite d’un pays qui racle les fonds de tiroir, qui casse une vielle tirelire vide au vu et su de tout le monde.
Et pourtant, cette propagande est reprise en boucle par la presse, la classe politique et la majorité de la population. Pour certains de ces thuriféraires, une petite minorité, c’est du vice, du mensonge pur et dur, pour l’écrasante majorité il ne s’agit que d’une ignorance crasse, totale, des réalités de l’économie, sans lesquelles pourtant ils n’ont aucune chance de survie.
Bien cordialement. H. Dumas.